RESURRECTION D’UN JEUNE HOMME

EXHORTATION: "Si donc le Seigneur a pu permettre à un homme très malade d’échapper à la mort, peut-il également ressusciter un mort ?..."

Par Pasteur Jean Jacques AVIS

Lire Luc 7 v.11 à 23.

 

Jésus a guéri un homme qui était près de mourir (Luc 7 v.1 à 10). Si donc le Seigneur a pu permettre à un homme très malade d’échapper à la mort, peut-il également ressusciter un mort ? Peut-il faire encore quelque chose quand il semble que cela soit définitivement trop tard et absolument impossible ? La réponse se trouve dans le récit qui nous intéresse, un fait remarquable que Luc seul nous rapporte…

Une autre question : Faut-il qu’il y ait nécessairement la foi pour que Jésus intervienne ? Ici, ni le mort (évidemment), ni sa mère, ni qui que ce soit (de l’un ou de l’autre cortège) n’intercède auprès de Jésus et ce dernier intervient donc PAR COMPASSION (« ému aux entrailles »). C’est Jésus qui prend l’initiative, non pas pour faire voir sa puissance, mais par compassion pour la pauvre femme qui a perdu son fils unique…Nous pouvons donc compter sur le secours de Dieu à cause de sa miséricorde qui dure à toujours !

 Jésus ose faire une chose qui choque : il touche le cercueil (Chouraqui : « le brancard »). La mort physique rappelle la corruption du péché et toucher un mort conduit donc à l’impureté rituelle. « Celui qui touchera un mort, un corps humain quelconque, sera impur pendant sept jours » (Nb. 19 v.11). Par son geste, Jésus ne dit pas seulement qu’il a le pouvoir de ressusciter un mort mais qu’il a également le pouvoir de pardonner les péchés.

Soulignons que « celui qui touchera un mort, le corps d’un homme qui sera mort, et qui ne se purifiera pas, souille le tabernacle de l’Éternel ; celui-là sera retranché d’Israël…son impureté est encore sur lui » (Nb.19 v.13). Quelqu’un dira peut-être que toucher un mort n’est tout de même pas si grave (surtout si l’on fait partie de ceux qui portent le corps, par exemple), mais l’enseignement spirituel est clair : toute souillure doit être prise au sérieux et nécessite confession et pardon ! Certains estiment qu’il y a des péchés bénins, des péchés qui seraient donc acceptables. Mais sommes-nous bien sûrs que ce que nous considérons comme bénin est perçu de la même manière par Dieu ? Ne prenons jamais le péché à la légère !

Puisque la promesse de longévité avait été faite à Israël, n’était-il pas anormal que cet homme soit mort jeune ? N’était-ce pas à cause de son péché (ou du péché de ses parents, son père ayant d’ailleurs déjà été frappé par la mort) et ne s’agissait-il donc pas d’un jugement de Dieu ? C’est très probablement ainsi que plusieurs interprétaient cette situation, une façon de penser qui devait ajouter à la peine de la pauvre veuve ! Mais, comme dans le cas de l’aveugle de naissance (Jean 9), Jésus n’a pas posé un jugement, mais il a manifesté les œuvres bienfaisantes de Dieu. Nous avons besoin de discernement spirituel afin de ne pas interpréter faussement les diverses situations, et nous devons également ne jamais manquer de bienveillance et de compassion à l’égard de ceux qui sont éprouvés.

Ce jeune homme qui meurt trop jeune et auquel Jésus redonne la vie est certainement un type d’Israël, mort par ses multiples offenses et auquel Jésus est venu pour redonner la vie. Plus généralement, nous savons que tous les hommes ont péché et qu’ils sont donc tous morts par leurs offenses et par leurs péchés (Éph.2 v.1). L’apôtre Paul souligne que c’est parce que Dieu est « riche en miséricorde » (Éph.2 v.4) qu’il veut redonner vie à ceux qui reconnaissent Jésus comme sauveur.

L’Éternel est « le père des orphelins, le défenseur des veuves » (Ps. 68 v.6), mais la pauvre femme affligée par le décès de son enfant croyait-elle cela ? Ne semblait-il pas plutôt que Dieu l’avait abandonnée ? Voyant venir le cortège joyeux dont Jésus était à la tête, cette femme ne se disait-elle pas que « cela est trop injuste » ? Combien il peut être difficile, voire insupportable, de rencontrer des gens heureux lorsque l’on est dans une grande peine ! D’autant que certains manquent terriblement de délicatesse, même lorsqu’ils veulent être parmi les consolateurs, tels les amis de Job…Jésus n’a été ni indifférent ni insensible et il a manifesté l’amour envers cette femme.

Jésus ressuscite donc ce jeune homme et il va laisser périr Jean-Baptiste, lui-même trop jeune pour mourir ! Les voies de Dieu sont parfois très étranges et même difficiles à comprendre et accepter…Selon la logique humaine, s’il fallait choisir entre le jeune homme et Jean-Baptiste, c’est ce dernier qui devrait continuer à vivre, eu égard à son brillant service et considérant qu’il devrait encore être très utile. Mais le ministère de Jean-Baptiste avait effectivement été parfaitement accompli et il devait donc prendre fin ! Dieu n’aurait-il pas pu réorienter le service de cet homme valeureux ? N’aurait-il pas dû lui épargner une mort aussi tragique ? Dieu – faut-il le dire ? – ne commet jamais d’erreur !

Alors que Jean-Baptiste s’interrogeait sur son sort et sur son ministère, Jésus se contentait de lui faire parvenir les paroles suivantes : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » (v.22 & 23). Cela devait suffire pour rassurer l’homme de Dieu ! Avouons que plusieurs auraient voulu une réponse plus compète, des explications détaillées et grandement argumentées, n’est-ce pas ? MAIS LA FOI SAIT SE NOURRIR DE LA PAROLE DE CHRIST ! Là où plusieurs ergotent, discutent, contestent, le véritable disciple sait trouver une précision divine, de la clarté et même de l’abondance : un véritable trésor, en vérité !

Notre lecture débute par « le jour suivant » … Que sera le jour suivant ? Sera-t-il un jour heureux ou bien un jour malheureux ? Apportera-t-il la réponse à une prière maintes fois formulée ? Sera-t-il monotone ou bien sera-t-il un jour éclatant ? Pour cette femme, le jour suivant était synonyme de « fin » : l’enfant enseveli, c’était la fin de tout espoir, de tout bonheur. Or voici que ce jour est devenu un jour de renouveau ! Oui, un renouveau est toujours possible ! Croyons que Dieu peut nous étonner, que le jour suivant peut être un jour remarquable ! Attendons-nous à la manifestation de la gloire de Dieu ! OSONS ESPÉRER CONTRE TOUTE ESPÉRANCE.

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